morfondu, ue
part. passé (mor-fon-du, due)	 de morfondre
- 1Pénétré d'humidité et de froid. Pour se sauver de la pluie, Entre un passant morfondu . [La Fontaine, Fables]L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie . [La Fontaine, ib. IX, 2]Substantivement. Ouvrez, dit-il, je suis nu ; Moi, charitable et bonhomme, J'ouvre au pauvre morfondu . [La Fontaine, Autre imit. d'Anacr.]
- 2 Fig. Qui perd son temps à attendre. Courtisan morfondu, frénétique et rêveur, Portrait de la disgrâce et de la défaveur . [Régnier, Satires]
- 3 Fig. Qui a souffert quelque dommage, quelque perte comparée à l'état de celui qui est morfondu. Elle [Catherine de Médicis] avait souvent sondé l'esprit du roi sur cela, et tâché de lui persuader que le sang était bien morfondu au delà du sixième degré ; que les Bourbons ne lui étaient plus parents que d'Adam et d'Ève, et qu'il était plus naturel de laisser sa succession à ses neveux qu'à des gens si éloignés . [Mézeray, Abrégé chronol.]Depuis la guerre on ne fait rien ici de nouveau ; les libraires sont trop morfondus, et depuis quatre mois les presses n'ont roulé que sur des paperasses mazarines . [Patin, Lettres choisies]Tous nos marchands sont ici merveilleusement morfondus de cette guerre trop longue . [Patin, ib. p. 552]Ne trouvez-vous pas cette plaisanterie d'un esprit morfondu ? [Mme Du Deffant, Corresp. t. II, p. 47, dans POUGENS]Les économistes sont les plus étonnés et les plus morfondus de tous les êtres . [Galiani, Corresp. t. I, p. 231, dans POUGENS]
- 4Graine morfondue, graine des vers à soie quand le germe a péri.
- 5 nm Terme de marine. Un morfondu, cordage fait avec de vieux câbles qu'on a préalablement détordus.
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